
Comment on apprend ? Pourquoi on doit apprendre ? Est-ce que ce qu’on nous apprend à l’école est suffisant pour se construire ?
Il y a quelques temps, j’ai pris la décision de faire une pause, de prendre un peu de temps pour réfléchir à mes envies, mes ambitions. Repenser mon quotidien. Non sans mal car ces périodes sont des périodes de « luxe » comme vous diront certains. D’autres vous diront que vous êtes fainéants. Et puis, il faut aussi assumer ce choix et ses inconvénients : moins travailler, moins gagner, plus réfléchir, se remémorer des souvenirs difficiles, affronter nos peurs, nos faiblesses, accepter le vide.
Avant cette pause, mon corps et mon esprit m’avaient déjà envoyés quelques signaux. Des crises d’angoisses, des plaques d’eczémas ici et là... J’avais alors pris des petits virages, sentant que quelques petites choses devaient changer. Visiblement pas assez. Alors quand mon corps et mon esprit ont retoqués à ma porte, j’ai décidé de les affronter vraiment. Et j’ai tellement appris !
la théorie des petits pas.
Tout au long de notre vie, on apprend. Des matières, l’écriture, des calculs, des règles de vie, de fiscalité, d’hygiène, le travail, les lois, etc. On apprend le « vivre ensemble« . Bien entendu, on apprend ça petit à petit. Au fur et à mesure que l’on grandit. Il y a une seule chose qu’on ne nous apprend pas. Une chose essentielle et qui amène une force incroyable : vivre avec soi.
Il faut souvent se « perdre » un peu pour se retrouver sur ses sentiers là. Ceux sur lesquels on se découvre. Et comme dans tout ce que l’on expérimente, tout ce que l’on apprend, il y a une règle à tenir : avancer petit à petit, pas à pas.
Une fois cette règle acceptée, patience enclenchée, il va falloir ouvrir la trappe de l’apprentissage et accepter de ne pas tout savoir. Accepter de s’être parfois trompé. Accepter qu’il y a encore tout à apprendre…
Apprendre chaque jour.
L’apprentissage c’est concéder. Accepter que tout est encore ouvert, qu’en fait nous ne savons rien. C’est s’accorder à dire et à penser que ce qu’on sait n’est finalement peut-être pas. Apprendre c’est continuer de grandir. Comme nous avons grandit en apprenant à l’école, nous continuons de grandir en apprenant sur nous-même.
Il n’y a pas besoin d’être égocentré, égocentrique ou égoïste pour cela. Il faut au contraire faire preuve d’ouverture et d’humilité. C’est cette ouverture et cette humilité qui permet à chacun de remettre en question ce qu’il pense, ce qu’il croit être vrai.
Une fois que l’on entre dans ce cercle vertueux de l’apprentissage, on comprend à quel point rien est jamais acquit. Et un monde de possibles s’ouvre à nous. Se comprendre et s’apprendre soi-même, prendre le temps de se regarder, d’apprivoiser nos réactions, c’est porter un nouveau regard sur le monde qui nous entoure.
CHANGER SES LUNETTES DE VUES
Désapprendre ce que l’on sait. Se donner la possibilité de changer son regard sur une chose, un fait ou un élément. Sans changer qui on est, simplement en changeant un peu ses lentilles de contact. Comme pour donner une autre couleur à ce qu’il y avait en face de nous. Deux plus deux feront toujours quatre. Mais votre réaction ce jour là était-elle vraiment la bonne ? Est-ce avec mes lunettes que je me suis forgée un avis sur ça ? Ou plutôt parce que j’ai porté les lunettes de mes parents, de mes oncles ou de mes tantes ?
En résumé, apprendre est assez simple. C’est laisser son cœur, sa tête et son corps ouverts. Faire primer la possibilité à la confirmation. Accepter de ne pas tout savoir, de tout remettre en question. C’est apprendre sur soi, sur qui on est, ce que sont nos valeurs, ce qu’on aime. L’apprentissage permet la tolérance. Puisqu’en remettant nos certitudes en question, on n’accepte mieux la différence avec les autres.